Aujourd’hui c’est la journée mondiale de la prématurité. En France, 1 bébé naît prématuré toutes les 8 minutes ce qui représente 60 000 bébés prématurés par an. Aurélie Béton, animatrice chez Antenne Réunion, a accouché prématurément, de jumelles il y a quelques années.
Il y a 4 ans, Aurélie Beton, animatrice chez Antenne Réunion a donné naissance à ses jumelles, Alizée et Yaëlle. Nées très prématurées. Elle a vécu un accouchement particulier et son parcours n’a pas été des plus simples comme bon nombre de familles. Elle savait que le risque d’accouchement prématuré pouvait arriver lors d’une grossesse gémellaire.
"Je n’aurai jamais pensé que cela m’arriverait. Je faisais ma vie normalement", lance-t-elle. Elle a vécu sa grossesse, loin de La Réunion, à Paris. C’est lors d’un contrôle gynécologique que son praticien lui annonce qu’elle est sur le moins d’accoucher. Alors même que son accouchement était prévu dans 3 mois.
"A ce moment là, je n’avais pas de vêtement, pas de siège auto... J’ai réalisé qu’elles allaient venir au monde. Une fois à l’hôpital de Clamart, le pédiatre m’explique qu’il y a un gros risque de perdre à mes enfants à la naissance et qu’il y aurait une hospitalisation de 3 mois pour mes bébés."
Arrivée au bloc, un 17 octobre, c’est entouré de 12 soignants que Alizée et Yaëlle naissent sous très grande prématurité. "Mon corps a commencé le travail de la grossesse et l’une de mes filles sort de mon ventre, toute bleue. C’est traumatisant, car on voit que les membres des enfants ne sont pas totalement fini. C’est comme un oisillon", poursuit l’animatrice. A la naissance, elles pèsent entre 800 et 860 grammes chacune et mesurent environ 30 centimètres.
Après l’accouchement et les retrouvailles avec les enfants, arrivent alors les problèmes. "Elles ont attrapé le virus CMV (Infection à cytomégalovirus). Le risque : qu’elles deviennent aveugles et sourdes. " Aurélie Béton et le père des enfants ne peuvent pour le moment pas les toucher étant donné leur fragilité. Elle ensuite était prise de culpabilité, de mélancolie.
L’hospitalisation de 3 mois pour les enfants est très difficile et la famille traverse une épreuve difficile. "Je rentre le ventre et le berceau vide chez moi. Avec le papa de mes filles, on vient tous les jours et on reste du matin jusqu’au soir à l’hôpital." Un jour, vers 5h du matin elle se réveille en sursaut et sent que quelque chose ne va pas et téléphone à l’hôpital. "Une de mes filles a fait un arrêt cardiaque, elle a pu être réanimée", nous raconte la jeune maman. "C’est la vie d’enfant prématuré : on est sur le fil je me revois faire démarche. C’est vraiment fort "
Des séquelles invisibles
Si aujourd’hui les jumelles ont 4 ans, Aurélie continue de faire des cauchemars et garde des séquelles, pas toujours visibles. "J’ai encore besoin de psychologue et j’ai développé une maladie auto-immunitaire, la maladie de Crohn".
Malgré cet épisode et cet évènement, elle se dit chanceuse de les avoir auprès d’elle, "beaucoup de maman et papa peuvent sombrer dans la dépression." Encore aujourd’hui, elle explique que lorsqu’elle voit une femme enceinte, elle ne peut pas s’empêcher de se demander si elle sait ce qui peut se passer. "La réanimation néonatale je ne la souhaite à personne de la vivre. Un enfant petit comme ça il n’y a pas de mot."
Aurélie Béton encourage également les mamans à s’écouter. "Il faut continuer a être femme, une compagne, travailler"
Les jumelles se développent bien même si elles sont encore un peu minces et petites.
Aurélie Béton tient à adresser un message aux parents qui se reconnaîtront à travers cette histoire : "Une fois que ça va, il faut prendre soin de soi, être bien accompagné de sa famille même si ce n’est pas simple pour tout le monde"