Polémique autour des déclassements de terrains agricoles à La Réunion. Un agriculteur de Bras-Panon interdit de construire un hangar par la CDEPENAF. Une annulation de cette interdiction prise par le Tribunal Administratif il y a quelques semaines. L’avenir des terrains agricoles est remis en question. Serges Hoareau, Président de l’association des maires et Frédéric Vienne, Président de la Chambre d’agriculture s’expriment sur le sujet.
Deux visions différentes du monde agricole, elle représente un enjeu pour La Réunion de demain. L’île est composée à 17% de terres agricoles contre 12% de zone urbaine. Mais la tendance pourrait s’inverser dans les prochaines années.
D’un côté Frédéric Vienne, Président de la Chambre d’agriculture, il soutient la CDPENAF, La Commission de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers. Son rôle, lutter contre l’artificialisation des terres agricoles.
De l’autre, Serge Hoareau, Président de l’association des maires, il préférerait que la mission de la CDPENAF soit clarifiée et condamne la trop grande proximité avec la Chambre d’Agriculture :
"Je rappelle que l’avis conforme de la CDPENAF est aujourd’hui un élément de blocage. Il vient d’y avoir une décision du Tribunal Administratif qui remet en cause cet avis conforme de la CDPENAF, les choses semblent bouger, les lignes peuvent bouger."
Cet arrêté concerne un permis de construire pour un hangar sur une exploitation agricole à Bras-Panon, la CDPENAF a dit non. Le tribunal dit oui et force la main au maire pour appliquer le permis de construire.
Pour Frédéric Vienne en revanche, la CDPENAF doit avoir plus de poids et les syndicats doivent en faire partie : "La CDPENAF aussi freine le déclassement à outrance, donc elle a le mérite de pouvoir gérer le foncier agricole et empêcher à nouveau qu’on politise des terres agricoles de l’île, on l’a connu par le passé avec énormément de dérives."
Deux visions qui s’opposent sur cette thématique, à La Réunion, 3.400 hectares sont en attentes de construction. En un peu plus de 10 ans, près de 10% des terres agricoles utiles ont été déclassées.