Dans sa vie, Marie-Claude Barbin a trois passions : son jardin, son chat et l’écriture. La Réunionnaise de 71 ans est l’auteure de plusieurs livres. Le dernier en date s’intitule "Nouvèl de La Réunion et d’ailleurs".
Son dernier ouvrage est écrit en français et en créole. "Ma la commencé à écrire en créole, en utilisant des écrits de base sans le W parce que le W nm’y arrive pas et après mi di faudrait transcrire en créole et ça c’était un petit peu compliqué parce que l’image en créole quand ou traduit en français lé pas du tout pareil."
Dans cet ouvrage, il y a plusieurs petites nouvelles avec un point commun : La Réunion. La première nouvelle s’intitule ladilafé. L’auteure explique pourquoi elle a choisi d’écrire là sur ce sujet.
"C’est ce qui fait le charme de notre île grâce à une commère attachante. C’est-à-dire que mi voulait rendre hommage à une personne disparue et qui adorait communiquer. À chaque fois qu’elle promenait son chien le soir, elle posait plein de questions, mais ce n’était pas méchant c’était juste qu’elle adorait, elle avait besoin de savoir et j’ai trouvé qu’elle était vraiment attachante, donc c’est un hommage à une personne disparue."
"Je pars toujours de faits réels, je suis plutôt une chroniqueuse, quelqu’un qui observe. Qui à partir d’une scène je vais écrire une chronique, un petit billet que j’envoie souvent la presse nationale, ici, ou je publie. Mais je suis plutôt une chroniqueuse et une essayiste parce que j’ai écrit un essai sur la violence. Quand les mots manquent, la violence explose, c’est à partir de mon expérience professionnelle."
"J’ai travaillé toute ma vie avec les enfants en difficulté dans les écoles et après j’étais à l’Ariv, l’antenne réunionnaise de l’institut de victimologie. Je travaillais avec les femmes victimes de violences, c’est mon champ de compétence, car j’ai un diplôme de psychologue clinicienne. Quand j’écris un livre sur le cancer, je vais me documenter, je vais analyser. J’ai écrit sur mon cancer du sein, une petite tumeur minuscule sur laquelle le système médical s’est acharné donc j’ai poussé un coup de gueule dans mon livre contre le système de soins mais apparemment il paraît que je suis guérie."
"J’adore écrire, dès qu’il y a une scène qui se passe dans un supermarché ou quelque chose qui m’interpelle tout de suite ça me vient à l’esprit d’écrire un petit billet mais attention c’est très caustique ce que j’écris c’est de l’humour mais vraiment bien balancé."
"Le thème sera les violences sexuelles. C’est un récit plus analyse psychologique. C’est-à-dire par exemple aujourd’hui on veut savoir pourquoi un enfant ne parle pas, pourquoi une femme victime de violences elle va attendre des années, pourquoi on ne la croit. Je me suis calquée sur les travaux d’une psychiatre spécialisée dans le psycho traumatisme."
Elle même a été confrontée à ce genre de situation dans sa vie professionnelle. "Quand j’étais en formation à l’unité de victimologie, j’ai rencontré une jeune ado, elle avait 14 ans, elle a été victime d’un viol sous GHB. On lui a mis de la drogue dans son Coca. Elle était enceinte et elle ne savait pas. Elle est arrivée à l’hôpital malheureusement il a fallu faire un avortement thérapeutique. On était obligé de faire un signalement du coup auprès du procureur. C’était une enfant, elle ne comprenait pas ce qui se passait, et ça je pense que je l’oublierai jamais."