Une recrudescence de la pandémie de coronavirus est constatée à Madagascar, ces dernières semaines. Les autorités malgaches refusent toujours d’adhérer au projet mondial et gratuit de vaccination.
A Madagascar, la société civile interpelle les autorités concernant la vaccination contre le coronavirus, informe RFI.
Effectivement, ces derniers temps, une hausse des nouveaux cas est enregistrés sur la Grande Ile. Pourtant, le pays refuse d’adhérer au projet mondial et gratuit de vaccination alors qu’il fait partie des 92 pays en développement à qui il a été proposé de participer à la "Covax Facility".
Il s’agit d’une initiative mondiale d’accès à des doses subventionnées de vaccins contre la Covid-19. Mais, la porte-parole du gouvernement a annoncé, fin novembre, ne pas vouloir s’inscrire sur la liste des pays bénéficiaires.
Hony Radert, la secrétaire générale du CCOC, le Collectif des citoyens et des organisations citoyennes a fait part de ses inquiétudes face à cette décision.
Selon ses dires, le risque de Covid-19 est toujours présent à Madagascar, non seulement avec une recrudescence des cas, mais aussi par la présence du variant sud-africain dans toutes les îles voisines : aux Comores, à Mayotte, à la Réunion. "Il y a donc quand même de fortes probabilités qu’il soit aussi déjà présent à Madagascar. Et pour préparer le pays dans la lutte contre la Covid-19, il y a les vaccins qui sont au cœur des enjeux", a-t-elle indiqué.
Plusieurs questions ont été ainsi posées : pourquoi jusqu’à ce jour Madagascar n’a pas adhéré à ce mécanisme Covax ? Quelles en sont les raisons ? Et quelles sont les alternatives par rapport à cela ?
La responsable du CCOC a précisé qu’il est quand même important que l’Etat clarifie nettement et publiquement sa position. Est-ce qu’on aura ou pas un accès facilité aux vaccins pour chaque citoyen ? A son avis, il est impératif que le gouvernement s’exprime et prenne en compte les besoins et les attentes de la population.
Sur ce sujet, plusieurs bailleurs ont confié que l’équipe technique du ministère de la Santé reste favorable au vaccin. "Mais le blocage vient du président de la République lui-même", ont confirmé deux sources distinctes, parmi les experts en santé du pays. "La présidence est-elle prête à payer les conséquences d’une seconde vague alors qu’on aurait pu avoir le vaccin ?" s’est demandé l’un de ces experts en santé.
Pour les partenaires techniques et financiers (PTF) qui soutiennent la plupart des projets santé du pays, l’heure est à l’expectative. "Nous ne sommes pas assez réactifs face à la situation" a regretté l’un d’entre eux.
Face à cette situation, la société civile a encouragé tous les acteurs concernés, que ce soit l’Etat ou les PTF, à organiser un débat citoyen. L’objectif est de faire connaître publiquement l’existence et la signification du mécanisme Covax, les opportunités et les contraintes d’un tel projet.
Malgré le refus des autorités, plusieurs personnes espèrent que les bailleurs et le ministère de la santé s’entendent pour remettre la question de la vaccination dans les dossiers prioritaires à porter à la présidence, selon RFI.
Par ailleurs, Gavi, l’un des deux organismes internationaux qui coordonnent le financement et l’approvisionnement en vaccins, a précisé que la "porte reste ouverte". "Le gouvernement peut toujours demander son adhésion au Covax. Les montants dédiés à l’assistance technique pour assurer la chaîne du froid des vaccins sont toujours mis de côté", a détaillé un membre du Gavi.
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