Soupçonnées de "financement du terrorisme", 29 personnes ont été placées en garde à vue, mardi 29 septembre. Selon leur avocate, elles ont pourtant aidé financièrement leurs enfants détenus en Syrie.
Le Parquet national antiterroriste a interpellé, mardi, 29 personnes dans le cadre d’une "opération antiterroriste". Cette dernière a été menée après l’ouverture en janvier d’une enquête préliminaire pour "financement du terrorisme et association de malfaiteurs terroriste criminelle". Marie Dosé, l’avocate de ces familles a pourtant expliqué qu’elles ont envoyé de l’argent pour aider les enfants de djihadistes, retenus en Syrie, note France Info.
Dans un communiqué, publié mercredi, l’avocate a dénoncé la prolongation de la garde à vue de "six oncles, tantes et grands-parents d’enfants français, détenus dans les camps syriens". Selon ses dires, ces derniers ont envoyé de l’argent à leurs neveux, leurs nièces et leurs petits-enfants, détenus dans ces camps insalubres où règne la plus grande détresse en Syrie.
Marie Dosé a affirmé que plus de 300 enfants ont déjà péri en 2019 dans le seul camp d’Al-Hol. A son avis, sans l’aide matérielle de leurs familles, 200 enfants ne peuvent pas survivre dans ces lieux où l’aide humanitaire et l’accès aux soins sont presque complètement inexistants.
Selon l’avocate, les autorités judiciaires, magistrats du parquet antiterroriste et juges antiterroriste sont incontestablement au courant de ce fait, depuis au moins 2 ans, que les familles envoient de l’argent à destination des enfants prisonniers. Elle a indiqué que ces personnes transmettent toutes les informations dont elles disposent sur ces camps et sur ce qui s’y passe à chaque fois qu’elles sont convoquées par les services de renseignement.
Les familles envoient de l’argent en Syrie par Western Union ou Moneygram. Pourtant, Marie Dosé a annoncé qu’elles ont été récemment bloquées par ces deux agences et que "le Parquet national antiterroriste a officiellement été avisé de cette difficulté majeure". Ainsi, "toutes ces familles ou presque ont eu recours au seul et unique moyen à leur disposition : la cryptomonnaie", selon ses dires.
En outre, l’avocate interroge et attaque la France qui refuse de rapatrier des enfants exposés à un risque grandissant de mort, mais aussi la Justice traitant leurs familles comme des criminels au seul prétexte qu’elles se refusent à les laisser mourir. En conclusion, elle a cité "l’article 122-7 du Code pénal consacrant l’état de nécessité comme cause d’exonération de responsabilité pénale, il est impérieux que les familles des enfants détenus dans ces camps en bénéficient".
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