En plus de l’affaire du maire de l’Etang-Salé, jugé hier pour harcèlement moral à l’encontre de l’ancienne directrice du CCAS, le tribunal correctionnel de Saint-Pierre examinait l’affaire de terrain bradé, impliquant la directrice de cabinet de Jean-Claude Lacouture. Elle est suspectée de faits supposés "de recel de prise illégale d’intérêt". 100 000 euros d’amende ainsi que la confiscation de la maison construite par la prévenue ont été requis. Mis en délibéré, la décision sera rendue le 2 mai prochain.
L’autre affaire jugée au tribunal correctionnel de Saint-Pierre et qui débute jeudi à 23h, celle du terrain bradé à l’Etang-Salé impliquant la directrice de cabinet et maîtresse du maire de l’Etang-Salé depuis 2008 (selon les déclarations du maire faites aux enquêteurs), Marie-Claude Lapierre.
Elle est suspectée "de recel de prise illégale d’intérêt d’un élu public dans une affaire qu’il administre ou qu’il surveille."
Par l’intermédiaire de Jean-Claude Lacouture, elle a pu acquérir une maison située sur le littoral, au détriment des filles du pêcheur à qui le bien appartenait.
La défense de Marie-Claude Lapierre maître Georges-André Hoarau et maître Omarjee tentent les nullités de procédure avant d’aborder le fond du dossier. Selon eux, il n’y a pas de procès-verbal d’interpellation, ni de transport. Ils dénoncent un "véritable flou procédural dans la garde a vue de leur cliente."
Autre point : selon eux, la partie civile n’a pas sa place dans le tribunal car est jugé un recel de prise illégal d’intérêt et pas autre chose.
Le procureur demande au tribunal le rejet des exceptions avancées par la défense en évoquant les textes de loi.
Apres cette véritable passe d’armes entre procureur et avocat de la défense, le fond de l’affaire est examiné à 23h30.
Selon le tribunal, la prévenue aurait insisté pour avoir ce terrain et aurait même menacé le maire de le quitter si elle ne l’avait pas.
Marie-Claude Lapierre de seulement reconnaître avoir eu "des relations intimes avec Jean-Claude Lacouture uniquement en Métropole de 2013 à 2015."
Pour le procureur, la prise illégale d’intérêt est caractérisée à l’encontre du maire, mais la prescription existe et les faits sont proscrits selon la loi et ne sera pas jugé pour ces faits. Ce dernier était lui jugé pour harcèlement moral à l’encontre de l’ex directrice de CCAS de l’Etang-Salé.
Le procureur de souligner que ce qui est jugé est le recel d’une prise illégale d’intérêts qui est reproché à Marie-Claude Lapierre. Ce qu’elle n’est pas censée ignorer en tant qu’assistante du maire.
Pour cela, le procureur a requis la confiscation du bien immobilier en totalité ou à hauteur d’ une somme de 289 000 euros, une amende de 100 000 euros dont 50 000 euros avec sursis. Mais aussi une peine de privation d’une durée d’intelligibilité pendant 2 ans et l’interdiction d’exercer un métier dans la Fonction publique pour la même durée. L’audience est levée à 2h20 ce vendredi matin.
Mis en délibéré, la décision sera rendue le 2 mai prochain.