Suite à l’incendie mortel de Cambaie, les pompiers du Port lancent un appel de détresse. Manque de moyens, d’effectifs, de considération (...), "les soldats du feu sont au bout du rouleau".
Willy Lauret, vice-président du Syndicat National des Sapeurs Pompiers Professionnels (SNSPP) était l’invité d’Antenne Réunion.
Cela fait plus d’un an et depuis la nouvelle gouvernance du SDIS que les syndicats de sapeurs-pompiers font remonter les problèmes. Engins, locaux... "Des propos avancés et débattus mais rien n’avance pour nous."
Lors de sa rencontre avec la ministre des Outre-mer, Willy Lauret a avancé les problèmes que rencontrent les sapeurs-pompiers. "Il ne faut pas nous appliquer les mêmes règles que la métropole. Ici, il faut attendre 24 heures. Est-ce que pour faire face à un feu ou une catastrophe il faut attendre aussi longtemps ?"
Une première. "J’ai été surpris quand je l’ai appris." Son collègue et représentant syndicat Ludovic Payet de la caserne lui a fait remonter que les pompiers ne partent plus.
"Les pompiers sont des hommes sur lesquels il faut tirer à tout bout de champ. On ne nous donne pas les moyens, on reçoit de mauvais propos de la part de la population."
À forces, ces pompiers ne se sentent plus sauveurs mais victimes. "On attend que ces collègues ne perdent pas pied. On a besoin de montrer que l’on est fort."
La conséquence de ces burn-out, c’est que : "les personnes se sentent affaiblies et ne peuvent plus être efficaces sur le terrain. On a besoin de personnes stables et je demande à la collectivité de faire la démarche d’accompagner ces personnes là car ils sont vraiment atteints psychologiquement."
La semaine dernière, les pompiers sont intervenus sur un incendie mortel dans la zone de Cambaie. Beaucoup sont ressortis avec des séquelles physiques et psychologiques.
"Les vêtements ont été brûlés. Un casque qui brûle cela veut dire qu’ils ont été au contact du feu au point où ils risquaient de laisser leur vie. Pour un pompier, vivre cela est dramatique."