Depuis quelques jours, Artur Pereira, travailleur Portugais pour une entreprise de sous-traitement sur le chantier d’Albioma est en grève de la faim. L’homme réclame son salaire qu’il n’aurait pas reçu depuis le mois dernier.
Polémique entre locaux et étrangers
Le 24 avril dernier, des salariés Réunionnais sous-traitants qui travaillent sur le chantier d’Albioma se mobilisaient pour protester contre l’emploi de salariés Espagnols et Portugais pour effectuer des travaux sur le site.
Mais ce que l’on a appris, c’est que ces ouvriers employés par MOS n’étaient pas payés. Certains sont même rentrés au pays et se sentent abandonnés.
Une mobilisation est maintenant engagée autour des travailleurs venus d’ailleurs.
Les travailleurs étrangers Espagnols pour la plupart ne perçoivent pas de salaires depuis deux mois. Ils dénoncent cette situation et refusent de travailler depuis lundi.
"On s’est débrouillé les uns, les autres. Les collègues nous prêtent de l’argent. J’avais demandé un crédit avant de venir, c’est comme ça que je me suis débrouillé", explique Léandro, l’un d’entre eux.
Ce sont une soixantaine de salariés qui sont employés par une entreprise espagnole qui a remporté deux des trois chantiers de la remise aux normes du filtrage des turbines de la centrale thermique gérée par Albioma.
26 travailleurs seraient déjà partis sans attendre leur salaire depuis le début du chantier.
"La plupart veulent partir et ne plus revenir. Moi, je voudrais bien rester. J’aime le travail que je fais. Je suis à l’aise", ajoute Léandro.
La CGTR (Confédération générale du travail de La Réunion) vient apporter leur soutien. "On est venus ici parce qu’on nous a dit que les gars étaient payés correctement, qu’ils sont au salaire de La Réunion. On vient d’apprendre des Espagnols que c’est faux ! On est dans l’exploitation humaine, on est avec des gens qui profitent alors qu’on a déjà des salariés pauvres, on emmène des gens qui sont encore plus pauvres et de qui on profite", déplore Jacky Balmine.
La société Albioma aurait répondu aux salariés et aurait assuré tout mettre en oeuvre pour le paiement d’une partie du salaire dès lundi.
La CGTR affirme qu’un blocage de l’usine si les engagements ne sont pas tenus.