Les enseignants ont lancé un appel au secours face au climat de tensions et de violences qui règne dans l’établissement scolaire. Une enseignante et une élève ont même accepté de se confier sur leur enfer quotidien.
À Toulouse, la situation au sein du lycée Gallieni n’est plus tenable. Les agressions contre des élèves ou des professeurs lors de violences entre bandes rivales sont une véritable image de crise. Sous couvert d’anonymat, une enseignante et une lycéenne ont accepté de témoigner. D’après elles, le climat au sein de cet établissement de 950 élèves est particulièrement tendu et ce serait la peur qui règnerait. "À tout moment, il y a quelqu’un qui peut arriver pour nous taper, nous insulter, nous critiquer... On ne sait pas", explique la lycéenne. Les faits sont d’ailleurs confirmés par l’enseignante. "Oui, j’ai peur systématiquement qu’il y ait quelque chose qui dérape. Quand ils se battent, ils vont décrocher les extincteurs pour s’éclater la tête", confie-t-elle.
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Cette même enseignante a été victime d’une agression par une élève. "Elle traverse la classe, elle se jette sur moi, me colle contre le mur, m’attrape à la gorge et, avec l’autre main, me tire les cheveux et ne me lâche pas. Et là je me dis : ’Elle va me tuer’", raconte-t-elle. Impuissante face à cette situation critique, les professeurs du lycée Gallieni ont utilisé leur droit de retrait. Des grèves de plusieurs jours ont même été tenues par le personnel pédagogique. Ces derniers sont allés jusqu’à lancer un appel au secours en faisant circuler une pétition ayant reçu plus de 10 000 signatures. Au ministère de l’Éducation nationale, ils demandent un "dispositif d’éducation spécifique", avec une "véritable politique de recrutement" et une "dotation supplémentaire et perenne de moyens" pour "permettre la réussite de tous et toutes".
En réponse à cet appel au secours, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a annoncé les premières mesures. Ainsi, le proviseur du lycée Gallieni a été remplacé en urgence tandis qu’un conseiller sécurité a été spécialement instauré. Selon le rectorat, toutes ces mises en place ont été réalisées afin de permettre à ce lycée symbole des lycées français en difficulté de devenir un lycée pilote. Le ministère assure n’être qu’aux premières mesures, d’autres, plus sévères, pourraient suivre.
Source : France TV Info