L’armée nigériane a libéré près de 700 femmes kidnappées par le groupe terroriste Boko Haram. Une femme parle d’esclavage.
"Chaque jour, l’une de nous mourrait nous attendions notre tour", raconte Asabe Umaru, une nigériane sauvée des camps de Boko Haram par une intervention de l’armée. Interrogée à son arrivée au camp de réfugiés de Yola, dans l’est du Nigeria, elle raconte les conditions de vie atroces au quotidien dans la forêt de Sambisa, une vaste savane où se terrent les combattants de la secte islamiste et ses otages.
"Nous n’avions pas le droit de bouger d’un pouce, nous restions tous au même endroit, c’était de l’esclavage", explique-t-elle. "Si vous vouliez aller aux toilettes, ils venaient avec vous", continue-t-elle. Cette prison n’avait rien d’une cage dorée. Les maladies et la sous-nutrition tuaient chaque jour une captive.
"Même après notre sauvetage, dix d’entre nous sont mortes avant d’arriver au camp" se désole-t-elle. Une autre rescapée témoigne des repas faméliques faits de grains de maïs en fin de journée comme seul nourriture.
Et même après leur libération, ces femmes ont continué à payer le tribut de cette guerre inimaginable. Boko Haram a pris soin d’installer des mines anti-personnelles dans la forêt, tuant ainsi trois femmes et un militaire nigérian au moment où un convoi partait vers les camps de réfugiés.
Depuis plusieurs années, la secte islamiste et terroriste organise des rapts géants pour convertir de force les jeunes femmes à l’islam et en faire de véritables esclaves. La méthode est toujours la même : les terroristes dévastent un village en brûlant tout derrière eux. Les hommes sont tués devant les femmes et les enfants. Parfois, les jeunes garçons sont forcés d’exécuter leurs propres parents, tel un rite de passage, pour se faire embrigader par la suite dans le groupe.