Deux bombardiers russes, susceptibles de transporter des ogives nucléaires, ont survolé la Manche. Les armées britanniques, françaises et norvégiennes sont en alerte.
Selon les informations de 20 Minutes ce jour, deux bombardiers russes ont été interceptés mercredi dernier par le Royaume-Uni. Ils s’agissaient de deux TU-96 transportant une arme nucléaire, très probablement inerte, indiquait une source militaire britannique.
D’après le quotidien britannique Daily Mail, les deux bombardiers n’avaient pas signalé leur présence. Ils ont d’abord été repérés au large de la Norvège, avant de filer vers les côtes britanniques provoquant le déroutement de deux avions de ravitaillement en vol IL-78 et de deux chasseurs Mig-31.
L’intrusion des russes, qui n’avaient pas déposé de plans de vol et dont les transpondeurs avaient été débranchés a en outre engagé le décollage de F-16 norvégiens qui ont filé les Russes et vérifié qu’ils ne violaient pas l’espace aérien. L’armée norvégienne a été relayée par des chasseurs de la Royal Air Force puis d’un Rafale français qui auraient escorté les deux avions russes pendant une demi-heure jusqu’à ce qu’ils quittent la zone.
L’ambassadeur de Russie aurait été convoqué le lendemain par le gouvernement britannique pour s’expliquer sur ces survols inhabituels de la zone. Ce dernier a jugé l’émotion de la défense aérienne du Royaume-Uni, ainsi que celles de la Norvège et de la France, "bien futile". Des experts cités par le quotidien britannique estiment que cette intrusion pourrait être considérée comme une agression et une manœuvre pour vérifier la rapidité d’intervention de la Royal Air Force.
Pour rappel, en décembre 2014, l’Union européenne avait adopté des sanctions drastiques contre la Russie. Ces mesures concernaient notamment les investissements, les services et les échanges avec la Crimée et Sébastopol, dans le but de réaffirmer la politique de l’Union, qui consiste à ne pas reconnaître leur annexion illégale par la Russie. Depuis, les intrusions des avions russes dans l’espace aérien de l’Otan se sont multipliées.