La députée Huguette Bello s’est exprimée dans l’hémicycle hier au sujet du passage entre la première et la deuxième année du Master lors de laquelle les étudiants sont soumis à une "redoutable sélection" laissant de nombreux étudiants avec un Master 1 qui n’a pas de reconnaissance au niveau international.
La parlementaire Huguette Bello s’est exprimée à l’Assemblée nationale hier lors de la session des questions au gouvernement. Elle a demandé au gouvernement une réforme du Master, voyant une "redoutable sélection" imposée aux étudiants en milieu de cycle qui voient de nombreux jeunes poussés vers la sortie. Ceux-là ont "le sentiment d’avoir été dupés est réel et décourageant pour tous ceux qui, faute de place, se retrouvent sur le marché du travail avec un Master 1 assimilé à une licence et non reconnu sur le plan international", déplore-t-elle.
Elle a ajouté : "La chute des effectifs entre les deux années du Master est telle que les étudiants sont contraints de se livrer à un véritable tour de France des universités, de multiplier les candidatures, d’engager des moyens financiers sérieux et de faire des choix par défaut. Pour les étudiants des universités d’Outre-mer, l’éloignement est un obstacle supplémentaire. Cette situation explique sans doute pourquoi la France reste le pays d’Europe où le nombre de titulaires de bac + 5 est le plus faible."
La secrétaire d’État chargée de l’enseignement supérieur et de la recherche, Genevière Fioraso a répondu à la députée, nuançant d’abord les propos de l’élue : "les masters comptent aujourd’hui 290 000 étudiants, dont 150 000 en master 1 et 140 000 en master 2. On ne peut donc pas dire qu’il y a une déperdition entre les deux, mais vous avez raison de souligner que le taux de passage de l’année de M1 à l’année de M2 pour les primo-arrivants en master n’est que de 65 %."
Elle a ensuite conclut que le gouvernement continuerait les réformes sur sa lancée sans annoncer de nouvelles mesures précises : "Ma priorité, la priorité du Gouvernement, c’est bien l’insertion des étudiants. Il s’agit notamment de favoriser les réorientations, de mettre davantage de fluidité dans le passage de l’année de M1 à l’année de M2 pour, précisément, améliorer le taux de réussite à la fin de l’année de M1. Je rappelle que le taux d’insertion professionnelle, lorsqu’on obtient un master, est de plus de 90 %. Il faut donc poursuivre la réforme, au bénéfice de l’insertion professionnelle des étudiants."