Des violents heurts opposant civils et gendarmes ont eu lieu mercredi sur l’île malgache de Nosy Be faisant un mort et plusieurs blessés. Les ressortissants français ont été priés de quitter provisoirement Nosy Be.
Par mesure de sécurité, le consulat de France a demandé hier aux ressortissants français de quitter l’île de Nosy Be, théâtre de violentes manifestations populaires, rapporte Midi Madagascar.
Selon le quotidien malgache, un homme a été interpellé hier par les habitants de Nosy Be qui affirment l’avoir « pris en flagrant délit » avec une glacière dans laquelle se trouvaient des organes humains appartenant à un enfant. Face aux soupçons d’enlèvement suivi de meurtre dont leur proche a fait l’objet, un groupe de personnes a décidé d’emmener par leurs propres moyens le suspect au commissariat de la ville pour le protéger d’une vindicte populaire.
Il aurait été transféré dans un poste de gendarmerie assailli par une foule en colère, scandant « livrez-nous cet homme et nous sommes quittes ».
Les choses ont vite dégénéré. Les manifestants ont mis le feu sur trois maisons appartenant à des gendarmes avant d’en faire autant sur une boutique tenue par l’épouse d’un autre élément des forces de l’ordre. Pour disperser la foule, ces dernières devaient faire usage de gaz lacrymogènes et procéder à des tirs en l’air, atteignant deux manifestants. Sur une chaîne de la capitale, une source nosybéenne affirme que l’un d’eux, un jeune lycéen, est mort sur le coup, tandis que l’autre victime s’en est sortie avec des blessures.
Interrogée par la presse locale, les responsables au siège de la gendarmerie ont rejeté cette information selon laquelle un homme a été tué dans les échauffourées.
A Nosy Be, la manière dont la situation a évolué hier soir semble contredire cette thèse. En effet, le quotidien Les Nouvelles rapporte que tard dans la soirée, une soixantaine d’individus sillonnaient encore la ville avec comme ferme intention de « venger la mort d’un des leurs ». Des échanges de tirs auraient eu lieu entre ces derniers et les gendarmes locaux, menacés de nouvelles attaques. La presse de s’interroger sur la présence d’individus armés parmi les manifestants étant donné qu’un des éléments de la gendarmerie avait été blessé par balles lors des affrontements.
D’autres heurts sont encore à craindre ce jeudi sur l’île aux parfums. Face aux nouvelles tentatives d’assaut visant les locaux de la gendarmerie de Nosy Be, les responsables au sein de la gendarmerie nationale ont été obligés de faire un rappel à l’ordre.
« Faut-il rappeler que nous sommes dans un Etat de droit et que la vindicte populaire est une infraction réprimée par la loi ? Il ne faut pas oublier non plus qu’une caserne est une zone rouge, donc, les gendarmes sont là pour la protéger », a martelé hier en conférence de presse un responsable. Ce dernier d’avertir que les forces de l’ordre ne resteront pas les bras croisés si des gens malintentionnés s’en prennent à leur famille.
Celui-ci est par ailleurs convaincu sur l’existence de manœuvres politiques derrière cet incident. « Nous sommes actuellement en pleine campagne électorale. Il est clair que des politiques veulent mettre un terme à la crise tandis que d’autres essayent de retarder le processus. Ce qui laisse croire que des politiques sont derrière cet incident. A preuve, certains des manifestants ont été transportés par camion », a-t-il affirmé devant la presse locale.