Les négociations entre les salariés et la direction de la SGM (Société Georges Michel) ont échoué ce matin. Le mouvement de grève va donc se poursuivre dans les prochains jours.
Le bras de fer entre les salariés et la direction de la société de manutention SGM (Société Georges Michel) basée au Port Est se durcit. Les négociations organisées ce matin à l’Inspection du Travail n’ont pas abouti. Déterminés à obtenir gain de cause, une grande majorité des dockers et les personnels de quai sont en grève depuis 9 jours pour réclamer une revalorisation de leurs salaire. Sur les 88 salariés, 75 sont engagés dans le mouvement.
Les grévistes exigent au minimum 3,8% de revalorisation, alors que la direction n’a donné son accord pour 2,85%. Pour justifier cette demande, les salariés pointent du doigt une hausse du trafic sur le port Est, ce qui représente une charge de travail supplémentaire et l’absence de Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) durant les deux dernières années.
L’équipe dirigeante refuse l’intervention d’un médiateur neutre tant que le travail n’aura pas repris et les salariés de leur côté refusent de cesser la grève s’ils n’ont pas obtenu satisfaction. Entre la direction et les grévistes, le dialogue social semble dans l’impasse et le conflit s’enlise.
Ce mouvement social impacte de façon importante le fonctionnement du Port Est. La société SGM traite 25% du trafic de l’enceinte portuaire. Deux bateaux ont été déroutés vers Maurice. Trois navires de moyenne capacité n’ont pas pu livrer leurs marchandises. Un autre bateau transportant plus de 1000 voitures erre actuellement sur l’océan, en attendant un déblocage de la situation. Près de 1000 containers n’ont pu être déchargés. Les containers bloqués contiennent des marchandises destinées aux particuliers déménageant à la Réunion, mais aussi des matières premières nécessaires aux entreprises industrielles ou des produits frigorifiques qui doivent être livrés aux grandes surfaces.
La préfecture s’inquiète face à ce conflit social, qui a empêché le déchargement de plusieurs navires et d’autres bâtiments attendus dans les prochains jours. "De jour en jour, les répercussions économiques du blocage de l’activité de l’entreprise sont croissantes.", précise la préfecture de la Réunion. Michel Lalande, préfet de la Réunion, "constate et regrette l’échec de la médiation portée par l’inspection du travail" et "considère qu’il est urgent de trouver un accord permettant de régler ce différend salarial dont la solution ne peut résulter que d’un dialogue social responsable et d’une volonté partagée des parties d’aboutir rapidement."
En conséquence, le préfet a décidé de mettre en oeuvre la procédure de conciliation
prévue par le code du travail. La commission régionale de conciliation a été convoquée et se réunira sous la présidence du directeur de la direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (DIECCTE) ce jeudi à 14h.