"Un monstre rempli de haine". C’est en ces termes que le frère aîné de Mohamed Merah le décrit dans une interview publiée par Le Point.fr.
Abdelghani, 35 ans, est le premier membre de la famille Merah à s’exprimer sur le septuple meurtre de Toulouse et de Montauban, selon Le Point qui s’est vu accorder un entretien exclusif.
Le frère aîné de Mohamed Merah n’est pas allé par quatre chemins lorsqu’il a été invité à donner son point de vue : "un monstre rempli de haine"," un Anders Breivik français", lâche-t-il lorsqu’il a décrit son petit frère, le dernier d’une fratrie de cinq enfants.
"L’attitude de mon père est totalement indécente, sa plainte est extravagante", déclare Abdelghani, qui accuse son père d’être "le premier responsable de l’horreur" commise par son frère. Il en veut à son père de les avoir abandonnés avec leur mère pour retourner vivre en Algérie.
"On dit qu’il cherche à établir des responsabilités dans la mort de son fils. Mais le premier responsable de cette horreur, c’est lui. Quand il parle, je me dis : mais faites-le taire", ajoute-t-il.
"C’est une honte totale. Son combat n’est pas le mien. Il devrait s’interroger sur ses propres erreurs qui ont abouti à faire de son fils un monstre rempli de haine", estime-t-il.
"Où était-il durant toutes ces années où nous avions besoin de lui ? Et quand son fils était retranché dans son appartement, a-t-il proposé de venir négocier sa reddition ?", s’interroge-t-il.
Abdelghani Merah explique qu’il a décidé de sortir du silence parce que, selon lui, il a été touché par le geste d’Albert Chennouf, le père d’un des parachutistes tués le 15 mars à Montauban. « Il n’a pas de haine malgré la douleur (il a présenté ses condoléances à la mère de Mohamed Merah, ndlr). J’aurais aimé avoir un père de cette envergure. Il est à la recherche de la vérité, je l’aiderai comme j’aiderai toutes les familles à faire la lumière sur cette tragédie qui aurait pu être évitée », affirme le frère ainé de Mohamed Merah.
Selon Abdelghani Merah, le drame de Toulouse et de Montauban aurait pu être évité, mais il a refusé de s’étaler sur la question. "Aujourd’hui, je voulais simplement présenter mes condoléances aux familles des victimes. Je ne demande pas pardon, parce que ce qu’a fait mon frère Mohamed est impardonnable. Il a commis des crimes racistes, c’est un Anders Breivik français", l’auteur présumé de la fusillade qui a provoqué la mort de 77 personnes en Norvège.
A noter qu’un autre frère de Mohamed Merah, Abdelkader, est mis en examen pour complicité d’assassinats et écroué. La justice lui reproche d’avoir apporté une aide logistique au tueur au scooter et d’avoir favorisé sa radicalisation.