Alors qu’un arrêté préfectoral publié ce matin, interdit le rejet de déchets en mer à moins de 4,7 km de nos côtes, les Affaires maritimes visent quant à elles le zéro déchet.
La préfecture a publié aujourd’hui un arrêté interdisant de jeter les carcasses ou les restes de poissons en mer à moins de 2,5 miles (environ 4,7 km) nautiques des côtes réunionnaises pour décourager la venue de requins (cf. Linfo.re : Risque requins : l’arrêté contre les déchets publié).
A Saint-Gilles cet après-midi, la direction du ministère de l’Ecologie et du Développement durable a défendu les bases d’un futur accord européen. Les professionnels de la mer présents étaient attentifs car les sujets abordés sont déterminants pour leur activité. Le premier point abordé concerne l’arrêté préfectoral. Plaisanciers, pêcheurs, professionnels, tous sont concernés par cette mesure.
"On a été pas mal décrié sur le problème de requins. Que les affaires maritimes mettent un cadre et donnent une politique c’est bien. On va arrêté de penser aux déchets des pêcheurs et on va arrêté de pointer du doigt les pêcheurs. C’est une très bonne chose", explique Thierry Gazzo, pêcheur professionnel.
Le deuxième point abordé était le traitement des déchets de poissons. Encore maintenant, les pêcheurs les rejettent à la mer, mais l’Europe vise un autre objectif : le zéro déchet.
"On va vers une interdiction totale de rejet à la mer de déchets. Evaluer ces déchets, les comptabiliser, et puis ensuite se mutualiser, notamment avec la filière agricole qui elle-même a des problèmes avec ses déchets, pour les valoriser pour en faire de l’engrais, des farines, de la nourriture pour animaux", propose Eric Levert, administrateur en chef des Affaires maritimes.
Une mesure qui suscite l’interrogation des pêcheurs professionnels. Ce qu’ils rejettent à l’eau, ce sont les viscères, ce qui représente environ 20% de ce qu’ils pêchent. "Quand vous avez un poisson, les abats et tout ce qui est déchet, vous devez les ramener à terre...Je ne sais pas dans quel contexte on va pouvoir gérer ces déchets à terre parce que ça a un coût et il n’y a aucune organisation sur les ports à La Réunion pour réceptionner ces déchets de poissons", s’interroge Joël Le Guen, pêcheur professionnel.
Dernier point soulevé : la labellisation des prestataires qui proposent le transport des passagers pendant la saison des baleines. Une réunion est prévue la semaine prochaine afin de réglementer l’activité.