KODAK, le fabriquant américain d’appareils photo, continue sa descente aux enfers. Après trente séances sous la barre des 1 dollar par action, le géant de la photographie a un avis indiquant qu’il ne respecte plus les règles du New York Stock Exchange (NYSE). L’ancien numéro 1 de la photo mondiale s’est placé sous le régime de la loi des faillites, afin de se restructurer. A la Réunion, les professionnels qui commercialisent ces produits ne sont pas étonnés par la descente aux enfers de Kodak. Ils ne sont pas non plus inquiets dans la mesure où cet événement ne devrait pas impacter leur activité.
Le cours de l’action du fabriquant d’appareils photos Kodak est en effet resté sous la barre d’un dollar pendant 30 séances boursières consécutives, ce qui a déclenché une procédure d’expulsion de la cote new-yorkaise NYSE.
N’ayant pas su prendre à temps le virage du numérique, la firme américaine KODAK était en grandes difficultés financières depuis 2008. En novembre dernier, ce géant de la photographie avait déjà annoncé que sans la vente de brevets numériques ou de nouveaux financements de plus de 500 millions de dollars (près de 390 millions d’€), il risquerait de mettre la clé sous la porte.
Comme l’avait annoncé Wall Street Journal il y a plusieurs semaines, le groupe Eastman Kodak s’est mis sous la protection du chapitre 11, prévue par la loi américaine en cas de faillite, pour pouvoir se restructurer.
Par ailleurs, depuis l’annonce d’une possible expulsion de la bourse new yorkaise, le titre de Kodak continue de plonger. Sa cote est descendue à 47 cents (37 cents en €) contre 5,55 dollars (4.33€) il y a encore un an et 29 dollars (22.60€) en 2002.
A la Réunion, les professionnels de la photographie interrogés ne sont pas surpris par la tournure des choses. cela faisait plusieurs années que Kodak rencontrait des difficultés. Peu à peu, le géant s’est laissé happé par les grandes marques nippones. Les photographes installés à la Réunion déplorent la chute de l’ancien numéro 1 de la photo. Pour autant, aucune inquiétude concernant leur activité : les professionnels qui vendent des produits kodak estiment que leur affaires ne seront pas touchées par la faillite de Kodak.
L’ère Kodak a commencé à dégringoler depuis que la révolution numérique a fait son entrée dans le monde de la photographie, dans les années 80, balayant sur son passage les appareils argentiques…et les pellicules avec. Ironie du sort, c’est Kodak-même, qui, dans ses laboratoires, a mis au point la photo numérique et a déposé le premier brevet d’un appareil de ce type, avec capteur CCD, dès 1978. Mais selon Challenges, la firme n’a jamais su transformer l’essai.
Cette nouvelle ère numérique a commencé ensuite à inonder le secteur où la concurrence entre grandes marques est venue plus féroce. Les marques japonaises, coréennes, chinoises et allemandes ont alors lancé à leur tour leurs nouveaux bijoux et depuis, Canon et Nikon continuent d’occuper le marché de la numérique malgré la venue tardive de Panasonic et Sony avec lesquels se sont associés notamment Leica et Zeiss.
Pour le cas de Kodak, la concurrence dans le monde numérique reste une pilule dure à avaler. Son seul espoir demeure sur ses 1.100 brevets, évalués à près de 3 trois milliards de dollars. Actuellement, Kodak n’emploie que 19 000 personnes, contre 70 000 il y a encore dix ans. En 2005, la firme avait fermé cinq laboratoires en France, dont celui de Caen qui employait 187 salariés.