L’actualité de cette semaine a été marquée par les émeutes qui ont secoué toute l’île. Magasins pillés, poubelles et voitures incendiées, bâtiments publics saccagés...plusieurs villes se réveillent avec ce spectacle désolant. Les appels aux calmes n’ont pas suffi à ramener le calme et les échauffourées continuent dans le rues dès la tombée de la nuit. Plusieurs émeutiers ont été interpellés lors de ces affrontements avec les forces de l’ordre. L’autre fait marquant de l’actualité de cette semaine c’est cette subite montée des eaux la semaine dernière à Sainte-Suzanne avec un lourd bilan. Quatre corps sans vie ont été remontés des eaux.
Lundi 20 février
Les transporteurs ont repris leur mouvement ce lundi, mais c’est la Société Réunionnaise des Produits Pétroliers (SRPP) qui est la cible privilégiée des professionnels de la route. Une trentaine de personnes ont bloqué l’accès à la SRPP. Ils réclament la reprise des négociations pour la baisse du prix des carburants. (Les transporteurs maintiennent la pression devant la SRPP)
Les gérants de station expriment leur inquiétude car ils ne sont plus approvisionnés en carburant depuis le blocage de la Société Réunionnaise des Produits Pétroliers (SRPP) par les transporteurs. C’est toute leur activité qui est prise en otage et la pénurie dans les stations services n’est pas à exclure. (Inquiétude des gérants de stations-service)
Le deuxième volet du procès de la Civis a repris ce lundi. Le sénateur-maire Michel Fontaine se retrouve sur le banc des accusés t risque gros dans ce procès. Lors de la première instance, il avait été condamné à 4 mois de prison avec sursis et de 30 000 euros d’amende. A ses côtés, Willy Caderby et Mahmad Rashed Sajed doivent encore une fois faire face à la justice dans ce dossier politico-judiciaire sur les marchés informatiques truqués de la Civis. (Ouverture du procès en appel de la Civis ce lundi)
La subite montée des eaux le week-end dernier a été fatale. Deux corps sans vie ont été remontées des eaux et un troisième a été retrouvé ce lundi après-midi. Les averses orageuses dans les hauts ont engendré une montée impressionnante du niveau de l’eau dans les ravines et les rivières de l’Est. De nombreux baigneurs n’ont pu y échapper et ils se sont retrouvés piégés par la subite montée des eaux. (Un troisième corps retrouvé à Sainte Suzanne)
Mario Leste, le meurtrier présumé de Patrick Saminadin s’est finalement rendu aux autorités policières. Samedi soir, il aurait tiré à bout portant sur ce musicien de 43 ans avant de prendre la fuite. Il était activement recherché par les forces de l’ordre. Il est connu des services de police pour des actes de violences. Ce lundi, il s’est constitué prisonnier auprès de la police. (Meurtre de Patrick Saminadin : le tireur présumé s’est rendu)
Mardi 21 février
Le deuxième jour de blocage de la Société Réunionnaise des Produits Pétroliers (SRPP) a été mouvementé notamment quand les forces de l’ordre ont voulu faire dégager les transporteurs devant la société portoise. Les professionnels de la route réclamaient la reprise des négociations pour la baisse du prix des carburants. Après une journée de tension entre forces de l’ordre et manifestants, une réunion à huis clos s’est finalement tenue entre le Préfet Michel Lalande, les maires de Saint-Leu et du Port, ainsi que son bras droit Pierrick Robert et l’avocat de la Fédération National des Transporteurs Routies (FNTR). A l’issue de cette réunion, Jean-Bernard Caroupaye, président de la FNTR à appelé à la lavée des barrages.( Le Président de la FNTR appelle à la levée des barrages)
Les proches de Patrick Saminadin ont organisé aujourd’hui une marche blanche et silencieuse pour rendre un dernier hommage au musicien tué par balles samedi dernier. La douleur est vive pour la famille, partagée entre tristesse, colère et incompréhension. Ils réclament désormais que Justice soit faite. (Les proches de Patrick Saminadin lui rendent un ultime hommage). L’auteur présumé du coup de feu fatal a quant à lui été présenté au juge d’instruction Jean-Pierre Niel. Il a plaidé la thèse accidentelle pour expliquer son geste. A l’issue de son audience, il a été mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire. (Mario Leste mis en examen pour assassinat)
Les secours ont retrouvé un autre corps au niveau du Bassin Bœuf à Sainte-Suzanne. Ce qui porte à quatre le nombre de victime de cette subite montée des eaux dans l’Est le week-end dernier. Le corps d’un jeune homme de 27 ans avait été remonté dimanche dernier. Celui d’un fillette de 10 ans lundi matin et celui d’une adolescente de 18 ans dans l’après-midi le même jour. Le corps de la sœur de cette dernière a été retrouvé ce mardi gisant au fond du Bassin Bœuf. Le travail de deuil va désormais commencé pour les familles. (Drame à Ste-Suzanne : le corps de la jeune Faïza retrouvé)
Rien ne va plus au Parti Communiste Réunionnais (PCR). La députée-maire Huguette Bello a officialisé sa candidature dans la 2ème circonscription alors que la direction du parti a clairement fait savoir dimanche dernier sa volonté d’investir la maire de Saint-Paul dans la 7ème circonscription. Huguette devrait donc se retrouver face à Jean-Yves Langenier, le maire du Port pour les élections législatives. Une nouvelle bataille fratricide dans les rangs du PCR s’annonce donc. (Législatives : Huguette Bello candidate dans la 2ème circonscription)
Mercredi 22 février
Dans la nuit de mardi à mercredi, le quartier du Chaudron, à Saint-Denis, a été le théâtre de scènes de violences urbaines. Des dizaines de groupes de jeunes ont pillé et tout saccagé sur leur passage. Commerces vandalisés, voitures calcinées…le spectacle est désolant. Aux cocktails molotov, les forces de l’ordre, mobilisées en grand nombre, ont répondu avec des gaz lacrymogènes. Des scènes violentes auxquelles ont assisté les habitants du quartier impuissants. (Affrontements et scènes de pillages au Chaudron)
Après les émeutes de la veille, les services techniques de la mairie de Saint-Denis procèdent au nettoyage du quartier du Chaudron. Poubelles et voitures calcinées, débris de verre répandus un peu partout dans les rues, c’est à coup de tractopelle et de jets d’eau que les équipes de nettoyage tentent d’effacer les traces de violences urbaines de la nuit précédente. (Opération de nettoyage au Chaudron)
Le réveil était difficile pour les habitants du quartier du Chaudron. Le spectacle qui s’offre à eux est affligeant. Voiture et poubelles parties en fumées, devantures de commerces défoncées, magasins pillés et saccagés, les troubles de la nuit précédente va longtemps rester graver dans la mémoire des Réunionnais. (Retour en images sur une nuit de violences au Chaudron)
Dans la nuit de mardi à mercredi, la Société Bourbonnaise du Riz (Soboriz), installée dans la zone industrielle du Port a été la cible des émeutiers. L’entrepôt où était stocké plusieurs tonnes de sac de riz a été incendié à coups de cocktail Molotov et des palettes de riz sont parties en fumée. Le préjudice financier s’élève à 50 000 euros selon le patron de la Soboriz. (La Soboriz attaquée au cocktail Molotov)
Comme au Chaudron, la ville du Port s’est aussi embrasée. Des violences urbaines ont éclaté dans la nuit let les émeutiers ont laissé éclaté toute la violence de leurs actes en pillant et saccageant des commerces et en mettant le feu aux voitures et aux poubelles. Le bilan matériel de cette nuit de violence est lourd pour les commerces et pour les villes. (Bilan des émeutes au Port et au Chaudron)
Invité du journal télévisé d’Antenne Réunion, le maire de Saint-Denis Gilbert Annette a condamné les violences de la nuit précédente au Chaudron. Il est revenu sur les émeutes de mardi soir et essayant de donner les explications sur les événements de la veille. ("La violence n’est pas la solution")
Jeudi 23 février
Pointé du doigt après le début des émeutes au Chaudron et au Port, le président de la Fédération Nationale des Transporteurs Routiers (FNTR) Jean-Bernard Caroupaye rejette toute la responsabilité en ce qui concerne les violences qui se sont produites. Il insiste sur le fait que les transporteurs ont fait preuve de « responsabilité » en levant le blocage de la SRPP et en acceptant la table ronde avec le Préfet. (J-B Caroupaye : "je suis un bouc émissaire")
Deuxième nuit de violences au Chaudron et encore un réveil au goût amer pour les habitants du quartier. C’est l’incompréhension et la colère qui prédominent. Depuis deux jours, leurs nuits sont rythmées par les bruits de détonation et les cris des émeutiers. Et au réveil c’est un spectacle de désolation qui s’offre aux habitants du quartier. (Les habitants du Chaudron excédés par les violences urbaines)
Après le Port et le Chaudron c’est Saint-Benoît qui a emboîté le pas aux violences urbaines. Mêmes scènes de pillages et d’affrontements entre les émeutiers et les forces de l’ordre. Cinq personnes ont été interpellées et tout le secteur est sous haute surveillance. (Saint Benoît : scènes de pillages et poubelles en flammes)
Les émeutiers ont encore une fois semé la terreur dans la ville. Les commerces ont été pillés, les poubelles et automobiles incendiées, comme au Chaudron et à Saint-Benoît, les forces de l’ordre et les jeunes pilleurs se sont affrontés. Les scènes de guérilla urbaine se sont déroulées une bonne partie de la nuit. (Nuit brûlante au Port)
Deuxième nuit consécutive de violences dans plusieurs villes de La Réunion. Alors que le préfet lance un appel au calme, le bilan après cette deuxième nuit d’émeutes est lourd. Après la deuxième nuit de violences, 36 émeutiers ont été interpellés, et 26 ont été placés en garde à vue. (Deuxième nuit de violences urbaines : 36 émeutiers interpellés)
Les sanctions sont tombées pour les émeutiers qui comparaissaient devant la Justice au tribunal correctionnel de Saint-Denis. Trois hommes, âgés de 21 à 22 ans, ayant participé au saccage et au pillage de la boutique Media Plus au Chaudron, ont écopé de peines de prison ferme. (Prison ferme pour des émeutiers)
Après ces deux nuits de violences, les réactions s’enchaînent. Les responsables politiques dénoncent tous, ces émeutes et lancent un appel au calme. Le maire de Saint-Denis Gilbert Annette « appelle les Réunionnais à renoncer à la violence ». ("J’appelle les Réunionnais à renoncer à la violence"). Même son de cloche du côté de la mairie du Port qui condamne les actes de violence commis par les casseurs. (La Mairie du Port lance un appel au calme). La ministre de l’Outre-Mer Marie-Luce Penchard, a rappelé que « la violence n’est pas une solution » et lance un appel au dialogue pour ramener le calme à La Réunion. (Marie-Luce Penchard : "la violence est une impasse pour la Réunion"). Le sénateur socialiste de La Réunion Michel Vergoz, a interpellé le Gouvernement sur les violences urbaines qui frappent plusieurs villes du département. Dans son intervention, il a rappelé la grande difficulté des jeunes réunionnais à trouver du travail et demande des solutions concrètes au gouvernement. (M.Vergoz interpelle M.L-Penchard sur les violences urbaines)
Le président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, Bernard Picardo, dit regretter les méfaits des émeutiers qui privent des salariés de leur outil de travail. Il était sur le terrain pour évaluer les pertes des petits commerçants installé au Chaudron. (Emeutes urbaines : le préjudice est lourd pour les entreprises).
Alors que la colère gronde dans les rues de La Réunion, les élus sortent de leur silence et font des propositions pour faire baisser le coût de la vie dans notre département. Le maire de Saint-Leu Thierry Robert, a demandé l’application dans notre département de la loi pour le développement économique des Outremers, dite loi Jégo afin de faire baisser le prix des produits de première nécessité à La réunion. (La solution de T.Robert pour lutter contre la cherté de la vie). Le président de la Région Didier Robert de son côté propose de mobiliser les recettes de l’octroi de mer régional et communal pour permettre une baisse de 5 centimes à la pompe dès le 1er mars. Ensuite, il préconise la création avec l’Etat et les collectivités locales une unité de stockage en concurrence à la SRPP. (Carburant : Didier Robert propose deux solutions). La présidente du Conseil Général Nassimah Dindar, lance un appel au dialogue à la population et émet aussi des propositions pour faire baisser le prix des produits de première nécessité à La Réunion tout en favorisant les produits locaux. (N.Dindar veut baisser les prix des produits locaux)
Une violente bagarre a éclaté en début de soirée mercredi 22 février, entre trois individus près de la gare routière de Saint-Joseph. Les secours sont alertés et arrivent rapidement sur les lieux. Deux personnes sont conduites à l’hôpital, un blessé léger et un blessé dans un état grave. Ce dernier, Thierry Fontaine est grièvement blessé à la carotide et il est décédé des suites de ses blessures. Le troisième individu impliqué dans cette bagarre a été interpellé par les gendarmes de Saint-Joseph. (Bagarre à St-Joseph : Thierry Fontaine est mort)
Vendredi 24 février
Une réunion cruciale s’est tenue ce vendredi à la Préfecture sur le prix des carburants et la lutte contre la cherté de la vie. Après plus de quatre heures de discussions, le Préfet a annoncé une baisse de 8 centimes des prix des carburants et confirmé la baisse du prix de la bonbonne de gaz au 1er mars prochain. Sur la cherté de la vie, Michel Lalande a annoncé une baisse ou un gel des prix de 40 produits de première nécessité et les collectivités vont aussi étudier l’implantation dans notre département d’un nouveau site de stockage pour jouer la concurrence entre les distributeurs de carburants. (Moins 8 centimes sur les prix des carburants dès le 1er mars)
La présidente du Conseil Général Nassimah Dindar a annoncé sur les ondes d’Antenne Réunion radio plusieurs mesures du Département pour lutter contre la vie chère à La Réunion : une baisse des prix de 10 produits de première nécessité comme le riz, le lait, ou encore les couches pour bébés. Une baisse de 20% sur la viande de porc et le poulet sera aussi appliquée prochainement. Ces produits devraient s’ajouter à une liste de 40 produits qui sera communiquée mardi prochain à l’issue d’une réunion sur la cherté de la vie. Le Conseil Général a aussi émis le souhait que le tarif social de l’électricité qui concerne actuellement les bénéficiaires de la CMU soit étendu à l’ensemble des familles qui perçoivent les minima sociaux et des travailleurs pauvres, dont les revenus sont inférieurs à 1,4 fois le SMIC. (Vie chère : les mesures du Conseil Général)
Une importante table ronde était organisée ce vendredi à la Préfecture en présence de tous les acteurs du dossier des carburants. Cette réunion a permis de trouver des solutions pour la baisse du prix des carburants et des pistes de travail pour faire baisser le prix de produits de première nécessité rapidement dans notre département. (Compte-rendu de la réunion sur les carburants)
De nombreux anonymes se sont retrouvés devant la Préfecture en marge de la table ronde sur le prix des carburants et la cherté de la vie. Ces manifestants munis de banderoles voulaient se faire entendre et exprimer les problèmes qu’ils rencontrent dans leur vie quotidienne. (Manifestation contre la vie chère devant la Préfecture)
Les nombreux appels au calme n’ont pas calmé les esprits. Pour la troisième nuit consécutive, le quartier du Chaudron a été secoué par des émeutes. Les affrontements ont duré plusieurs heures entre les forces de l’ordre et les émeutiers. (Retour en images sur la troisième nuit d’émeutes au Chaudron)
Trois nuits de violences et les débordements ont gagné plusieurs villes du département. Le bilan de cette troisième nuit de violences : 9 policiers et gendarmes blessés, 77 émeutiers interpellés (51 ont été placés en garde à vue). En trois jours, 141 personnes ont été interpellées 99 ont été placées en garde à vue. 6 émeutiers ont été incarcérés. 460 représentants des forces de l’ordre ont été engagés sur le terrain lors de la troisième nuit d’émeutes. (Violences : 77 émeutiers interpellés la nuit dernière)
Le Sud avait été épargné depuis le début des violences mardi dernier. Mais dans la nuit de jeudi à vendredi, Saint-Louis a été lui aussi le théâtre de scènes de violences urbaines et dans une moindre mesure, Saint-Pierre et de l’Etang-Salé ont aussi été touchés. Là aussi même spectacle de désolation avec des magasins saccagés ou encore des poubelles incendiées. (Saint Louis en ébullition)
Les émeutiers ont semé le désordre une nouvelle fois dans l’Est de l’île. A Saint-André , Saint-Benoît ou encore Sainte-Marie, les jeunes ont mis le feu à des poubelles et provoqué les forces de l’ordre avec des jets de galets. La nuit était agitée dans l’Est comme un peu partout dans le département malgré les appels au calme. (Nuit de violences dans l’Est de l’île)
Les annonces du Préfet à l’issue de la réunion sur le prix des carburants et la cherté de la vie, n’ont visiblement pas suffi à faire redescendre la tension. La Réunion a été une nouvelle fois secouée par des violences urbaines. Des feux de poubelles ont été signalés dans plusieurs villes du Sud. (Plusieurs incendies signalés dans le secteur Sud)