L’ONU a décidé de retirer son personnel non essentiel et suspendre sa mission en Syrie, tandis que l’Union européenne a réduit son effectif en raison de la dégradation des conditions de sécurité dans le pays.
L’inquiétude grandit face à la menace des armes chimiques syriennes. Les Etats-Unis, par la voix de leur président et de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, se disent "inquiets et "ont mis en garde le régime de Bachar al-Assad de ne pas commettre une "erreur tragique" qui provoquera à coup sûr des "conséquences".
"Aujourd’hui, je veux dire très clairement à Assad et à ceux qui obéissentà ses ordres que le monde entier (vous) observe. Le recours à des armes chimiques est et serait totalement inacceptable", déclare le président américain Barack Obama lors d’une allocution ce lundi 3 décembre à Washington.
"Si vous commettez l’erreur tragique d’utiliser ces armes, il y aura des conséquences et vous en répondrez. Nous ne pouvons pas permettre que le XXIe siècle soit assombri par les pires armes du XXe siècle", ajoute-t-il.
"Nous continuerons à soutenir les aspirations légitimes des Syriens, collaborerons avec l’opposition, nous leur fournirons de l’aide humanitaire, et œuvrerons à une transition vers une Syrie libérée du régime Assad", conclut le président des Etats-Unis.
Peu après le discours à la Maison Blanche, un responsable américain a fait savoir que la Syrie serait en train d’assembler des composants d’armes chimiques pour un usage militaire. "Plusieurs indices nous laissent penser qu’ils sont en train de mélanger des précurseurs chimiques", déclare-t-il sous couvert d’anonymat.
Les Nations unies ont parallèlement annoncé la suspension de leurs opérations humanitaires en Syrie "jusqu’à nouvel ordre". Elles ont par la même occasion décidé de "retirer leur personnel non essentiel" en raison de la détérioration des conditions de sécurité.
"Nous sommes en mesure de confirmer que les Nations unies vont dès maintenant retirer de Syrie leur personnel international non essentiel", déclare Martin Nesirky, le porte-parole du secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon.
"L’Onu va également suspendre ses missions à l’intérieur du pays, jusqu’à nouvel ordre", ajoute-t-il devant la presse.
L’Union européenne a aussi décidé de réduire son effectif au strict minimum pour des raisons de sécurité. "L’Union européenne a décidé de réduire ses activités à Damas à leur minimum pour des raisons de sécurité", déclare dans un communiqué Michael Mann, le porte-parole de la représentante de l’UE Catherine Ashton. D’après lui, le personnel de l’UE va dans un premier temps se replier sur Beyrouth, au Liban voisin.
Le régime syrien a par ailleurs démenti toute intention d’utiliser des armes chimiques. "En réponse aux déclarations de la secrétaire d’Etat américaine qui a mis en garde la Syrie contre l’utilisation d’armes chimiques, la Syrie a souligné à maintes reprises qu’elle n’utiliserait pas ce genre d’armes, si elles étaient à sa disposition, contre sa population, quelles que soient les circonstances", réagit dans un communiqué le ministère syrien des Affaires étrangères.
Sources : Le Nouvel Obs, TF1