Le candidat du Parti Socialiste à l’élection présidentielle, crédité de 28,5% des intentions de vote selon le dernier sondage, a effectué un déplacement de deux jours dans l’Océan Indien. Après un crochet par Mayotte, le député de Corrèze a passé une soirée et une journée à la Réunion. L’occasion pour lui, à trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, de tenter de rassembler les Réunionnais autour de sa candidature.
A moins de trois semaines du premier tour, les candidats à l’Elysée affutent leurs armes et enchaînent les meetings. Les jours et les sondages défilent et chacun cherche à convaincre un maximum d’électeurs.
Si le candidat du parti majoritaire à gauche devance toujours son principal rival dans les sondages, le président sortant tend à réduire l’écart. Selon les observateurs, les tueries de Toulouse et de Montauban a permis à Nicolas Sarkozy de regagner des points.
Avant d’atterrir sur l’île intense, le candidat PS a fait un déplacement de quelques heures dans le 101ème département français, qui fêtait le premier anniversaire de la départementalisation. Un collier de fleurs autour du cou, François Hollande en a profité pour répondre à Nicolas Sarkozy qui avait mis en doute "sa volonté d’être chef". "Je ne suis pas un chef de clan ou chef de tout", a t-il riposté (cf linfo ;re : A Mayotte, Hollande tacle Sarkozy et liste ses propositions).
Après un discours en plein air à Mamoudzou, le candidat s’est envolé pour se rendre dans notre département. Une arrivée à l’aéroport Roland Garros sous les encouragements des militants et ponctuée de retrouvailles chaleureuses avec les ténors du PS local.
François Hollande, candidat du premier parti de gauche, a passé 24 heures à la Réunion, avec deux grands meetings émaillant cette visite. Cherchant à se frayer un chemin parmi les caméras et de micros, François Hollande s’est offert un bain de foule réunionnais à Saint-Denis, distribuant généreusement poignées de main et accolades.
Néanmoins, les 8000 personnes attendues n’étaient pas au rendez-vous. Entre 4000 et 5000 sympathisants et militants se sont déplacés (cf linfo.re : La jeunesse et le coût de la vie au coeur du discours de François Hollande). L’emploi, la vie chère et la jeunesse ont été les thèmes largement abordés lors son discours, agrémenté d’une pique à l’égard de son adversaire direct jamais cité : "Il va venir vous voir et bien aidez-le Réunionnais, oui, aidez-le à partir". Le PCR a boudé le meeting, du fait de la présence de la députée maire Huguette Bello sur la scène. Une absence remarquée qui a sans doute contribué à faire baisser l’affluence lors de ce meeting. En comparaison, Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche en visite la semaine dernière, avait rassemblé près de 3000 personnes à la halle des manifestations du Port.
Hier, François Hollande a honoré différents rendez-vous tout au long de la journée. D’abord à Saint-Louis pour parler du photovoltaïque ( cf linfo.re : "Indispensable de développer l’énergie solaire"), puis le candidat a poursuivi cette visite dominicale par un meeting dans le Sud sauvage sur la place du marché de Saint-Joseph ( François Hollande en meeting à Saint-Joseph). Après une visite dans l’Est où François Hollande s’est exprimé sur le logement social et l’Education, le candidat a pris la direction du plateau d’Antenne Réunion où il a fait part de ses différentes propositions : prix des carburants bloqués pendant trois mois après son élection, lutte contre les marges abusives dans la grande distribution, rétablissement des 160 postes de professeurs supprimés dans l’Académie, mesures en faveur des jeunes et de l’emploi local, construction d’un moyen de transport ferroviaire...(cf linfo.re : "Je n’ai qu’un seul adversaire : la Droite").
Affirmant qu’"il reste confiant" sur l’issue de l’élection, le candidat a toutefois à appeler à "un vote clair" en sa faveur dès le premier scrutin, afin de ne pas laisser entrevoir au camp adverse la possibilité d’une victoire. Interrogé sur la montée de Mélenchon dans les sondages, François Hollande a assuré que rien ne le dérangeait à gauche, prévenant du danger d’une trop grande dispersion.