Hier, la France a admis avoir fourni des armes aux rebelles libyens, invoquant un cas de " force majeure ". La Grande-Bretagne s’offusque de la démarche française.
Pour la première fois, l’armée française a levé le voile sur le rôle joué par ses troupes sur le sol libyen. Selon l’état-major, des largages d’armes en faveur de la rébellion libyenne ont été réalisés parallèlement aux opérations d’aide humanitaire.
"Il y avait du largage humanitaire et il s’est avéré qu’à un moment la situation sécuritaire menaçait les populations qui n’avaient pas les moyens de se défendre ", explique le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major.
Face aux pressions exercées par les troupes de Mouammar Kadhafi, il a donc fallu armer les rebelles. "Pendant les opérations, la situation des civils au sol s’est dégradée. Nous avons également largué des armes et des moyens pour leur permettre de se défendre, essentiellement des munitions", détaille l’officier français. Avant de préciser : "Ce sont des moyens d’autodéfense qui ont été fournis à ces populations". Selon des sources concordantes, il s’agissait de livraisons d’armes légères orchestrées dans la région du Djebel Nafusa, au sud-est de Tripoli, bastion de la rébellion.
Cependant, d’après le quotidien Le Figaro, la France a fourni des armes beaucoup plus puissantes, entre autres, des lance-roquettes, fusils d’assaut, mitrailleuses et missiles antichar Milan…pour prêter main forte aux insurgés.
La Grande-Bretagne n’apprécie guère la démarche française. "C’est quelque chose qui regarde la France, mon intention n’est pas de critiquer la France. Mais ce n’est pas quelque chose que nous devrions faire", a déclaré le secrétaire d’État britannique à la Défense Gerald Howarth. "Notre position est claire : il y un embargo sur les armes en Libye", a pour sa part souligné un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères.
Néanmoins, pour l’organisation des Nations-Unies, la France a agi en toute légitimité. "Une lecture à la lettre des résolutions de l’ONU n’interdit pas le parachutage d’armes sur la Libye pour assurer la protection des civils", a confié aux médias un diplomate onusien sous couvert de l’anonymat. "Nous pensons que les résolutions de l’ONU permettent dans des circonstances limitées la livraison d’armes défensives, mais la Grande-Bretagne n’y prend pas part", a-t-on insisté depuis Londres.