Après 547 jours de captivité, les journalistes français retenus en Afghanistan ont été libérés. Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière sont en bonne santé. Ils seront de retour en France ce matin. Leur arrivée à l’aéroport de Villacoublay est prévu pour 8h30 (10h30 heure de la Réunion).
Le calvaire a débuté le 29 décembre 2009 pour les deux journalistes de France 3. Hervé Ghesquière, Stéphane Taponier et leurs trois accompagnateurs afghans ont été enlevés par un groupe de Talibans en Afghanistan dans la région de Kapisa. Après 547 jours de captivité, les deux Français ont enfin retrouvé la liberté ce mercredi.
C’est dans le cadre d’un reportage pour l’émission Pièces à conviction que les deux journalistes se trouvaient dans la province de Kapisa, réputée dangereuse. Après avoir tourné un reportage avec l’armée française, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier quittent Kaboul le 30 décembre 2009 à l’aube pour retourner interroger des habitants sans présence militaire.
Et c’est là que la situation bascule. Quelques heures plus tard, l’ambassade de France informe France 3 que ses deux reporters et leurs trois accompagnateurs afghans ont été enlevés à Omarkheil, à une cinquantaine de km au nord-est de Kaboul.
31 décembre 2009 : les militaires français les localisent dans une maison de la vallée d’Alasay, dans la région de Kapisa. Mais les Talibans ne cessent de déplacer leurs otages, rendant impossible une quelconque action de sauvetage.
Les agents de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) entament alors un long travail de négociation avec les rebelles, cela afin d’ établir le contact avec les ravisseurs, des hommes du chef taliban de la région, Qari Baryal, impliqué dans l’embuscade d’août 2008 qui a fait dix victimes chez les soldats français.
21 janvier 2010 : le rédacteur en chef du magazine "Pièces à conviction" Lionel de Coninck reçoit l’appel d’un des Talibans qui retiennent Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier. Cette discussion marque le véritable début des négociations.
14 février 2010 : une vidéo est livrée par les ravisseurs à l’AFP. Une dizaine de jours plus tard, Nicolas Sarkozy assure que les deux otages "ne sont plus dans leur prison et qu’ils sont en marche vers une unité de l’armée afghane", mais le calvaire des journalistes de France 3 se poursuit au grand dam de leurs proches mobilisés en France pour obtenir leur libération.
12 avril 2010 : une deuxième vidéo est envoyée à la France. Dans cet enregistrement, Hervé Ghesquière parle d’un "ultimatum" aux autorités françaises avant une exécution. Mais heureusement, les Talibans ne mettront pas leurs menaces à exécution.
Les négociations très compliquées se poursuivent mais restent stériles. Du côté des familles, l’espoir d’une libération faiblit et on commence à envisager le pire. En début d’année 2011, les discussion reprennent mais les Talibans ont entre temps revu leurs exigences et réclament encore plus de garanties.
Juin 2011 : les négociateurs disent avoir "bon espoir" d’obtenir la libération d’Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier. Le travail des négociateurs aboutit avec la remise en liberté des deux otages et de leur traducteur ce mercredi 29 juin 2011. En métropole, les familles des journalistes laissent exploser leur joie et salue les efforts des hommes de la DGSE.
Les personnalités du monde politique se sont félicités hier de la libération des deux otages. Pour le Ministre des Affaires Etrangères, c’est une "très grande joie et un immense soulagement". Les deux hommes sont attendus à l’aéroport de Villacoublay ce jeudi aux environs de 8H30. Le calvaire d’Hervé Ghesquière et de Stéphane Taponnier s’est achevé mais cinq Français sont toujours retenus en otages à l’étranger par des ravisseurs ayant revendiqué ces enlèvements.