Un salaire en moyenne deux fois plus élevé que dans leur pays d’origine et un cadre de vie idéal : il n’en fallait pas plus pour convaincre les kinésithérapeutes espagnols qui arrivent en masse sur le département. Mais avec cet afflux record, des problèmes ont également vu le jour. La Réunion qui compte à l’heure actuelle 1045 praticiens pourrait rapidement se heurter à une saturation du marché local.
De 35 en 2008, ils sont passés à 80 en 2010. Les kinésithérapeutes espagnols qui peinent à s’intégrer sur le marché du travail dans leur pays ont trouvé le bon filon à la Réunion. L’île intense offre en effet des conditions de travail et de vie uniques, et définitivement meilleures qu’en métropole.
Comme Guillermo Moreira-Lorenzo qui a ouvert son cabinet à Saint-Denis, ils sont nombreux à avoir été séduits par la Réunion, ses paysages et sa population accueillante. Si ce n’est l’éloignement familial, parfois difficile à supporter, les kinés espagnols trouvent sur notre département ce qu’ils attendent : un bon salaire, de l’’ordre de 2000 euros en moyenne contre 800 euros dans leur pays d’origine, un volume de travail moins conséquent et la possibilité de se former davantage. Cet attrait se ressent dans les chiffres. En l’espace de deux ans seulement, 250 professionnels se sont installés sur l’île.
Cette migration importante n’est pas sans conséquences. Alors que le nombre de praticiens explose, le marché pourrait se retrouver saturé. Du côté des patients, la venue de kinés formés à l’étranger ne semble pas déplaire. Idris appartient à l’équipe de handball de Chateau-Morange. Habitué aux blessures et récemment victime d’une fracture du coude, le jeune homme consulte régulièrement les kinésithérapeutes. Pour lui, il n’y a pas photo, les kinés espagnols sont très bien formés et efficaces.