La mobilisation des militants anti peine de mort à proximité de la prison n’y aura rien changé : Teresa Lewis a été exécutée au milieu de la nuit à l’établissement pénitencier de Greensville à Jarratt dans l’Etat de Virginie. Son décès a été prononcé à 21h 13 locales.
Les derniers mots de Lewis avaient été prononcés à l’attention de Kathy Clifton, la fille de l’une de ses victimes, indique le porte-parole des autorités pénitenciers de l’Etat, Traylor. "Mme Lewis a fait une ultime déclaration : je veux juste que Kathy sache que je l’aime et que je suis vraiment désolée", rapporte le fonctionnaire qui a assuré que l’exécution s’est bien déroulée, "sans complication".
Toujours selon Traylor, son dernier repas a été constitué de "poulet, haricots verts, gâteau au chocolat et tarte aux pommes". Au cours de la journée, elle avait reçu la visite de son fils, d’un prêtre et de son avocat. A sa sortie de la prison, ce dernier, James Rocap, a évoqué un "système incapable d’être juste". "Il y a trop de discriminations", conclut l’avocat, visiblement ému.
Teresa Lewis, une femme de 41 ans, avait été jugée coupable d’avoir commandité l’assassinant de son mari et le fils de celui-ci, un ancien combattant de 25 ans. Son but avait été d’empocher les assurances-vie des deux hommes. Mais, malgré qu’elle représente un retard mental flagrant, avec notamment un QI de 72, elle fut la seule à écoper de la peine de mort, contrairement à ses deux complices.
Au moment où la solution létale a été injectée dans les veines de Teresa Lewis, une trentaine d’abolitionnistes ont fait retentir une cloche pour lui rendre hommage, soulignant l’absurdité de la peine capitale.
Il est à noter que Teresa Lewis est la première femme exécutée en Virginie depuis 1972, un Etat qui arrive au second rang derrière le Texas quant au nombre de personnes exécutées.