Un face-à-face explosif entre les partisans de Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se prépare en Côte d’Ivoire.
Ça sent la poudre en Côte d’Ivoire. Ce jeudi 16 décembre, le camp du président démocratiquement élu Alassane Ouattara appelle ses partisans à descendre dans la rue pour revendiquer son droit d’exercer le pouvoir. Le premier ministre Guillaume Soro prévoit de prendre d’assaut deux points stratégiques de la capitale Abidjan : d’abord, le siège de la télévision nationale ; ensuite, les locaux de la Primature. Des symboles de la République farouchement gardés par le camp d’en face. En effet, l’armée, la gendarmerie et la police, demeurent sous l’autorité du président sortant Laurent Gbagbo.
Avec la suspension des médias étrangers depuis le début de la crise, les pro-Ouattara sont réduits au silence, et ils ont dû établir leur QG (quartier général) dans un grand hôtel de la capitale ivoirienne.
A l’annonce de la manifestation de ce jour, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Gbagbo, Alcide Djédjé, a sèchement déclaré que « ça ne se fera pas ». Néanmoins, à en croire ses déclarations, le régime Gbagbo allait tout « faire pour qu’il n’y ait pas de nouvelles violences en Côte d’Ivoire ».
Mais en cas d’éventuel pourrissement de la situation, le camp Gbagbo tiendra « pour responsable » l’ONU, d’après Alcide Djédjé. L’armée loyale à Gbagbo accuse l’envoyé spécial de l’Onu, Choi Young-Jin, de soutenir les projets d’Alassane Ouattara. Ce dernier, sorti vainqueur du second tour de la présidentielle, bénéficie du soutien de la communauté internationale.
Face à ce risque d’embrasement, la France n’exclut pas une éventuelle évacuation de ses ressortissants. Le ministre français de la Défense Alain Juppé a indiqué hier que Paris est « en capacité » d’évacuer les quelque 15.000 Français présents en Côte d’Ivoire.
Alain Juppé a par ailleurs réaffirmé que la France « n’a évidemment aucune intention d’intervenir militairement » en cas de violences entre les partisans des deux présidents ivoiriens proclamés Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.