De nombreux syndicats s’interrogent sur la façon d’appliquer les nouvelles mesures, liées à la Covid-19, annoncées par le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer.
Le ministère a mis en ligne les détails du nouveau protocole sanitaire, lié à la Covid-19, pour la prochaine rentrée scolaire.
Quatre niveaux de mesures qui seront appliqués en "fonction de la situation épidémique locale", sont prévus. Toutefois, mercredi 28 juillet, le ministre de l’Education national, Jean-Michel Blanquer a indiqué sur France Info que les collégiens et les lycéens qui ne seront pas vaccinés devront suivre les cours à distance lorsqu’un cas de coronavirus sera détecté dans leur classe.
Plusieurs syndicats ont réagi après l’annonce de cette mesure. Au micro de France Info, la co-présidente de la FCPE, Nageate Belahcen, a souligné qu’on stigmatise une partie des élèves alors qu’ils dépendent du choix de leurs parents. "On est en train de leur dire qu’ils n’auront pas les mêmes droits que les élèves qui seront vaccinés", a-t-elle regretté. Dans son article L111-1, le code de l’éducation prévoit effectivement, que l’Education nationale veille à la scolarisation inclusive de tous les enfants, sans aucune distinction.
En général, l’entrée en classe de 6e se fait à l’âge de 11 ans. Pourtant, la vaccination ne leur est pas encore ouverte. La secrétaire générale adjointe du syndicat d’enseignants Snes-FSU, Sophie Vénétitay, a ainsi abordé la question des enfants de moins de 12 ans : seront-ils concernés ? "On voit qu’il y a encore des trous dans la raquette et que c’est une solution qui semble assez déconnectée de la réalité", a-t-elle déploré sur la chaîne.
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Hubert Salaün, le porte-parole de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (Peep) a indiqué que cette décision semble la plus évidente. Selon lui, on reste dans ce qui était en place l’an dernier : si vous êtes cas contact, vous êtes en distanciel. Toutefois, il a reconnu que la vaccination crée de fait des inégalités. "On ne voit pas pourquoi les vaccinés ne pourraient pas suivre les cours normalement, mais on ne doit pas perdre en route 15 à 20% des élèves qui seront en difficulté au niveau de la vaccination", a-t-il signifié.
L’annonce d’un enseignement hybride (présentiel et distanciel) préoccupe aussi les syndicats qui craignent une marginalisation des publics défavorisés. Effectivement, d’après les données de vaccination, diffusées par l’assurance-maladie, plus le revenu médian d’une ville est bas et moins la vaccination y est avancée. Face à cette inégalité, Hubert Salaün s’est demandé si l’Education nationale peut accorder un enseignement de qualité à ces élèves. "Est-ce qu’on va leur demander de suivre le cours en audio ou vidéo, dans des conditions pas simples ?" s’est-il interrogé.
De son côté, Jean-Rémi Girard, président du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc) a expliqué sur Twitter que le problème est surtout dans la superposition des enseignements en présentiel et en distanciel.
A son avis, le professeur ne pourra pas assurer en même temps l’enseignement en classe et de manière numérique. Dans le cas où cela serait facile à mettre en place techniquement, une autre question se pose en cas de mise à l’écart de certains élèves non vaccinés, selon Sophie Vénétitay . "On se demande aussi qui va contrôler, dans un collège ou un lycée, les élèves", a-t-elle pointé.
La vaccination dans les établissements scolaires suscite également l’inquiétude, notamment concernant la procédure. Pour Hubert Salaün, de la Peep, des locaux de vaccination proches des écoles sont nécessaires. Il a également précisé qu’on ne peut pas faire peser l’organisation sur les chefs d’établissements, qui ont déjà beaucoup fait depuis le début de la crise de Covid-19. "On sait que si jamais c’est à nous d’emmener les élèves sur un créneau de vaccination, cela bouleverse aussi l’organisation des cours", a renchéri Sophie Vénétitay.
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