Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) réclame l’abrogation de la loi interdisant le voile intégral en France, la libération de ses activistes et le versement de 7 millions d’euros de rançon, en échange de la libération des sept otages enlevés au Niger, a rapporté lundi la chaîne de télévision Al Arabia.
"Les ravisseurs ont des exigences irréalistes que le Mali et la France ne peuvent pas accepter (...), dont le retrait de l’interdiction du voile intégral en France et la libération de certains éléments du groupe détenus en France, en Mauritanie et dans d’autres pays", relaie Al Arabia, s’appuyant sur des sources anonymes.
En France, ces revendications attribuées à l’Aqmi ont été accueillies avec circonspection. Ce mardi 12 octobre, la présidence de la République affirme n’avoir reçu aucune demande d’Aqmi concernant les otages.
Contacté par les médias, le ministère des Affaires étrangères n’a pas souhaité commenter les informations de la chaîne arabophone.
"Comme vous le savez, la discrétion est une condition indispensable à l’efficacité de notre action", explique le Quai d’Orsay lors d’un point de presse électronique. "Nous ne commentons pas les nombreuses rumeurs qui surgissent depuis l’enlèvement et dont la plupart sont absurdes ou infondées", ajoute un responsable du ministère.
Selon Al Arabia, Aqmi réclame également une rançon d’un million d’euros par otage. D’où, sept millions d’euros pour les sept otages, dont cinq Français un Togolais et un Malgache. Ces personnes, pour la plupart des collaborateurs du groupe nucléaire français Areva et d’un de ses sous-traitants Vinci, ont été enlevées à leur domicile à Arlit, au nord du Niger, dans la nuit du 15 au 16 septembre, avant d’être conduites dans le Timétrine, au Mali, où elles sont actuellement détenues par leurs ravisseurs.
Jeudi dernier, le Conseil constitutionnel français a validé la loi interdisant le port du voile islamique intégral - niqab ou burqa - dans l’espace public. Une décision levant tout obstacle à la promulgation de la loi. Cette controversée loi devrait entrer en vigueur au printemps 2011.